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楼主: 阿波利奈尔

肖斯塔科维奇第十四交响曲资料

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 楼主| 发表于 2007-1-6 15:06 | 显示全部楼层
组诗Les attentives:(前两首分别为第五乐章与第六乐章的歌词源)

Les attentives

   Celui qui doit mourir ce soir dans les tranchées
   C'est un petit soldat dont l'oeil indolemment
   Observe tout le jour aux créneaux de ciment
   Les Gloires qui de nuit y furent accrochées
   Celui qui doit mourir ce soir dans les tranchées
   C'est un petit soldat mon frère et mon amant

   Et puisqu'il doit mourir je veux me faire belle
   Je veux de mes seins nus allumer les flambeaux
   Je veux de mes grands yeux fondre l'étang qui gèle
   Et mes hanches je veux qu'elles soient des tombeaux
   Car puisqu'il doit mourir je veux me faire belle
   Dans l'inceste et la mort ces deux gestes si beaux

   Les vaches du couchant meuglent toutes leurs roses
   L'Aile de l'oiseau bleu m'évente doucement
   C'est l'heure de l'Amour aux ardentes névroses
   C'est l'heure de la Mort et du dernier serment
   Celui qui doit périr comme meurent les roses
   C'est un petit soldat mon frère et mon amant

   *

   Mais Madame écoutez-moi donc
   Vous perdez quelque chose
   - C'est mon coeur pas grand-chose
   Ramassez-le donc
   Je l'ai donné je l'ai repris
   Il fut là-bas dans les tranchées
   Il est ici j'en ris j'en ris
   Des belles amours que la mort a fauchées

   *

   L'espoir flambe ce soir comme un pauvre village
   Et qu'importe le Bagne ou bien le Paradis
   L'amour qui surviendra me plaira davantage
   Et mes yeux sont-ce pas de merveilleux bandits

   Puis quand malgré l'amour un soir je serai veille
   Je me rappellerai la mer les orangers
   Et cette pauvre croix sous laquelle sommeille
   Un coeur parmi des coeurs que la gloire a vengé

   *

   Et tandis que la lune luit
   Le coeur chante et rechante lui
   Mesdames et Mesdemoiselles
   Je suis bien mort Ah quel ennui
   Et ma maîtresse que est-elle
   Morte en m'aimant la nuit

   *

   Mais écoutez-les donc les mélopées
   Ces médailles si bien frappées
   Ces cloches d'or sonnant des glas
   Tous les muguets tous les lilas

   Ce sont les morts qui se relèvent
   Ce sont les soldats morts qui rêvent
   Aux amours qui s'en sont allés
       Immaculés
        Et désolés

   *

   - Le 13 mai de cette année
   Tandis que dans les boyaux blancs
   Tu passais masquée ô mon âme
   Tu vis tout d'un coup les morts et les vivants
   Ceux de l'arrière ceux de l'avant
   Les soldats et les femmes
   Un train passe rapide dans la prairie en Amérique
   Les vers luisants brillent cette nuit autour de moi
   Comme si la prairie était le miroir du ciel
   Étoilé
   Et justement un ver luisant palpite
   Sous l'Étoile nommée Lou
   Et c'est de mon amour le corps spirituel
   Et terrestre
   Et l'âme mystique
   Et céleste
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 楼主| 发表于 2007-1-6 15:06 | 显示全部楼层
第七乐章出自阿波利奈尔诗集《烧酒集》中的著名组诗《À la Santé》(译为《在桑特监狱》或《狱中》)。
这部组诗一共有六首,肖斯塔科维奇使用了除第五首以外的其余六首来构建他的歌词。其中只有第一首是完整使用的。肖斯塔科维奇使用的是库迪诺夫(М.Кудінов)的俄译本。
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 楼主| 发表于 2007-1-6 15:08 | 显示全部楼层
第七乐章歌词:
В тюрьме Санте

Меня раздели догола,
когда ввели в тюрьму,
Судьбой сражен из-за угла,
низвергнут я во тьму.

Прощай веселый хоровод,
прощай девичий смех,
Здесь надо мной могильный свод,
здесь умер я для всех.

Нет, я не тот, совсем не тот, что прежде,
Теперь я арестант, и вот конец надежде.

В какой-то яме, как медведь, хожу вперед, назад,
А небо! Лучше не смотреть, я небу здесь не рад.
В какой-то яме, как медведь, хожу вперед, назад.

За что ты печаль мне эту принес?
Скажи, всемогущий Боже!
О, сжалься, сжалься!
В глазах моих нету слез,
на маску лицо похоже.

Ты видишь, сколько несчастных сердец
Под сводом тюремным бьется.
Сорви же с меня терновый венец!
Не то он мне в мозг вопьется.

День кончился, лампа над головою горит.
Окруженная тьмой. Все тихо.
Нас в камере только двое:
Я и рассудок мой.

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 楼主| 发表于 2007-1-6 15:10 | 显示全部楼层
原诗:
À la Santé

[ I ]
Avant d'entrer dans ma cellule
Il a fallu me mettre nu
Et quelle voix sinistre ulule
Guillaume qu'es-tu devenu

Le Lazare entrant dans la tombe
Au lieu d'en sortir comme il fit
Adieu adieu chantante ronde
Ô mes années ô jeunes filles


[ II ]
Non je ne me sens plus là
Moi-même
Je suis le quinze de la

Onzième

Le soleil filtre à travers
Les vitres
Ses rayons font sur mes vers
Les pitres
Et dansent sur le papier
J'écoute
Quelqu'un qui frappe du pied
La voûte

[ III ]
Dans une fosse comme un ours
Chaque matin je me promène
Tournons tournons tournons toujours
Le ciel est bleu comme une chaîne
Dans une fosse comme un ours
Chaque matin je me promène


Dans la cellule d'à côté
On y fait couler la fontaine
Avec les clefs qu'il fait tinter
Que le geôlier aille et revienne
Dans la cellule d'à côté
On y fait couler la fontaine

[ IV ]
Que je m'ennuie entre ces murs tout nus
Et peints de couleurs pâles
Une mouche sur le papier à pas menus
Parcourt mes lignes inégales

Que deviendrai-je ô Dieu qui connais ma douleur
Toi qui me l'as donnée
Prends en pitié mes yeux sans larmes ma pâleur

Le bruit de ma chaise enchaînée

Et tous ces pauvres coeurs battant dans la prison
L'Amour qui m'accompagne
Prends en pitié surtout ma débile raison
Et ce désespoir qui me gagne

[ V ]
Que lentement passent les heures
Comme passe un enterrement
Tu pleureras l'heure où tu pleures
Qui passera trop vitement
Comme passent toutes les heures

[ VI ]
J'écoute les bruits de la ville
Et prisonnier sans horizon
Je ne vois rien qu'un ciel hostile
Et les murs nus de ma prison

Le jour s'en va voici que brûle
Une lampe dans la prison
Nous sommes seuls dans ma cellule
Belle clarté Chère raison

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 楼主| 发表于 2007-1-6 15:10 | 显示全部楼层
其中的粗体部分被肖斯塔科维奇选作歌词。另外,红色部分歌词可能由于俄文翻译的原因顺序有颠倒。在海丁克的版本中,这四句的演唱顺序是:
Adieu adieu chantante ronde
Ô mes années ô jeunes filles
Le Lazare entrant dans la tombe
Au lieu d'en sortir comme il fit
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 楼主| 发表于 2007-1-6 15:11 | 显示全部楼层
第八乐章《Réponse des cosaques zaporoguesau sultan de Constantinople》(译为《扎波罗什哥萨克人给康斯坦丁堡苏丹的答复》)出自阿波利奈尔诗集《烧酒集》中的著名长诗《La Chanson du Mal-aimé》(译为《失恋者之歌》)。这部诗作大气蓬勃,是阿波利奈尔最负盛名的两部作品之一(另一部是《米拉波桥》)。肖斯塔科维奇选用的这一节诗是长诗的外篇(具有相对独立性),在通常的节本中并不载。因而,国内常见的《失恋者之歌》的译本并没有这一部分(全译本我只见过锡兵在网上发布的译本)。肖斯塔科维奇使用的是库迪诺夫(М.Кудінов)的俄译本。
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 楼主| 发表于 2007-1-6 15:12 | 显示全部楼层
第八乐章歌词:
Ответ запорожских казаков Константинопольскому султану

Ты преступней Варравы в сто раз,
С Вельзевулом живя по соседству.
В самых мерзких грехах ты погряз.
Нечистотами вскормленный с детства.
Знай, свой шабаш ты справишь без нас.

Рак протухший, Салоник отбросы,
Скверный сон, что нельзя рассказать!
Окривевший, гнилой и безносый,
Ты родился, когда твоя мать
Извивалась в корчах поноса.

Злой палач Подолья, взгляни:
Весь ты в ранах, язвах и струпьях.
Зад кобылы, рыло свиньи,
Пусть тебе все снадобья скупят.
Чтоб лечил ты болячки свои!

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 楼主| 发表于 2007-1-6 15:13 | 显示全部楼层
原诗:
Réponse des cosaques zaporoguesau sultan de Constantinople

Plus criminel que Barrabas
Cornu comme les mauvais anges
Quel Belzébuth es-tu là-bas
Nourri d'immondice et de fange
Nous n'irons pas à tes sabbats

Poisson pourri de Salonique
Long collier des sommeils affreux
D'yeux arrachés à coup de pique
Ta mère fit un pet foireux
Et tu naquis de sa colique

Bourreau de Podolie Amant
Des plaies des ulcères des croûtes
Groin de cochon cul de jument
Tes richesses garde-les toutes
Pour payer tes médicaments

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 楼主| 发表于 2007-1-6 15:14 | 显示全部楼层
《La Chanson du Mal-aimé》全诗:

La Chanson du Mal-aimé

à Paul Léautaud.

Et je chantais cette romance
En 1903 sans savoir
Que mon amour à la semblance
Du beau Phénix s'il meurt un soir
Le matin voit sa renaissance.


Un soir de demi-brume à Londres
Un voyou qui ressemblait à
Mon amour vint à ma rencontre
Et le regard qu'il me jeta
Me fit baisser les yeux de honte

Je suivis ce mauvais garçon
Qui sifflotait mains dans les poches
Nous semblions entre les maisons
Onde ouverte de la Mer Rouge
Lui les Hébreux moi Pharaon

Oue tombent ces vagues de briques
Si tu ne fus pas bien aimée
Je suis le souverain d'Égypte
Sa soeur-épouse son armée
Si tu n'es pas l'amour unique

Au tournant d'une rue brûlant
De tous les feux de ses façades
Plaies du brouillard sanguinolent
Où se lamentaient les façades
Une femme lui ressemblant

C'était son regard d'inhumaine
La cicatrice à son cou nu
Sortit saoule d'une taverne
Au moment où je reconnus
La fausseté de l'amour même

Lorsqu'il fut de retour enfin
Dans sa patrie le sage Ulysse
Son vieux chien de lui se souvint
Près d'un tapis de haute lisse
Sa femme attendait qu'il revînt

L'époux royal de Sacontale
Las de vaincre se réjouit
Quand il la retrouva plus pâle
D'attente et d'amour yeux pâlis
Caressant sa gazelle mâle

J'ai pensé à ces rois heureux
Lorsque le faux amour et celle
Dont je suis encore amoureux
Heurtant leurs ombres infidèles
Me rendirent si malheureux

Regrets sur quoi l'enfer se fonde
Qu'un ciel d'oubli s'ouvre à mes voeux
Pour son baiser les rois du monde
Seraient morts les pauvres fameux
Pour elle eussent vendu leur ombre

J'ai hiverné dans mon passé
Revienne le soleil de Pâques
Pour chauffer un coeur plus glacé
Que les quarante de Sébaste
Moins que ma vie martyrisés

Mon beau navire ô ma mémoire
Avons-nous assez navigué
Dans une onde mauvaise à boire
Avons-nous assez divagué
De la belle aube au triste soir

Adieu faux amour confondu
Avec la femme qui s'éloigne
Avec celle que j'ai perdue
L'année dernière en Allemagne
Et que je ne reverrai plus

Voie lactée ô soeur lumineuse
Des blancs ruisseaux de Chanaan
Et des corps blancs des amoureuses
Nageurs morts suivrons-nous d'ahan
Ton cours vers d'autres nébuleuses

Je me souviens d'une autre année
C'était l'aube d'un jour d'avril
J'ai chanté ma joie bien-aimée
Chanté l'amour à voix virile
Au moment d'amour de l'année


- AUBADE -
CHANTÉE A LÆTARE, UN AN PASSÉ


C'est le printemps viens-t'en Pâquette
Te promener au bois joli
Les poules dans la cour caquètent
L'aube au ciel fait de roses plis
L'amour chemine à ta conquête

Mars et Vénus sont revenus
Ils s'embrassent à bouches folles
Devant des sites ingénus
Où sous les roses qui feuillolent
De beaux dieux roses dansent nus

Viens ma tendresse est la régente
De la floraison qui paraît
La nature est belle et touchante
Pan sifflote dans la forêt
Les grenouilles humides chantent

- -

Beaucoup de ces dieux ont péri
C'est sur eux que pleurent les saules
Le grand Pan l'amour Jésus-Christ
Sont bien morts et les chats miaulent
Dans la cour je pleure à Paris

Moi qui sais des lais pour les reines
Les complaintes de mes années
Des hymnes d'esclave aux murènes
La romance du mal aimé
Et des chansons pour les sirènes

L'amour est mort j'en suis tremblant
J'adore de belles idoles
Les souvenirs lui ressemblant
Comme la femme de Mausole
Je reste fidèle et dolent

Je suis fidèle comme un dogue
Au maître le lierre au tronc
Et les Cosaques Zaporogues
Ivrognes pieux et larrons
Aux steppes et au décalogue

Portez comme un joug le Croissant
Qu'interrogent les astrologues
Je suis le Sultan tout-puissant
O mes Cosaques Zaporogues
Votre Seigneur éblouissant

Devenez mes sujets fidèles
Leur avait écrit le Sultan
Ils rirent à cette nouvelle
Et répondirent à l'instant
A la lueur d'une chandelle


- RÉPONSE DES COSAQUES ZAPOROGUES AU SULTAN DE CONSTANTINOPLE -


Plus criminel que Barrabas
Cornu comme les mauvais anges
Quel Belzébuth es-tu là-bas
Nourri d'immondice et de fange
Nous n'irons pas à tes sabbats

Poisson pourri de Salonique
Long collier des sommeils affreux
D'yeux arrachés à coup de pique
Ta mère fit un pet foireux
Et tu naquis de sa colique

Bourreau de Podolie Amant
Des plaies des ulcères des croûtes
Groin de cochon cul de jument
Tes richesses garde-les toutes
Pour payer tes médicaments


- -

Voie lactée ô soeur lumineuse
Des blancs ruisseaux de Chanaan
Et des corps blancs des amoureuses
Nageurs morts suivrons-nous d'ahan
Ton cours vers d'autres nébuleuses

Regret des yeux de la putain
Et belle comme une panthère
Amour nos baisers florentins
Avaient une saveur amère
Qui a rebuté nos destins

Ses regards laissaient une traîne
D'étoiles dans les soirs tremblants
Dans ses yeux nageaient les sirènes
Et nos baisers mordus sanglants
Faisaient pleurer nos fées marraines

Mais en vérité je l'attends
Avec mon coeur avec mon âme
Et sur le pont des Reviens-t'en
Si jamais revient cette femme
Je lui dirai Je suis content

Mon coeur et ma tête se vident
Tout le ciel s'écoule par eux
O mes tonneaux des Danaïdes
Comment faire pour être heureux
Comme un petit enfant candide

Je ne veux jamais l'oublier
Ma colombe ma blanche rade
O marguerite exfoliée
Mon île au loin ma Désirade
Ma rose mon giroflier

Les satyres et les pyraustes
Les égypans les feux follets
Et les destins damnés ou faustes
La corde au cou comme à Calais
Sur ma douleur quel holocauste

Douleur qui doubles les destins
La licorne et le capricorne
Mon âme et mon corps incertain
Te fuient ô bûcher divin qu'ornent
Des astres des fleurs du matin

Malheur dieu pâle aux yeux d'ivoire
Tes prêtres fous t'ont-ils paré
Tes victimes en robe noire
Ont-elles vainement pleuré
Malheur dieu qu il ne faut pas croire

Et toi qui me suis en rampant
Dieu de mes dieux morts en automne
Tu mesures combien d'empans
J'ai droit que la terre me donne
O mon ombre ô mon vieux serpent

Au soleil parce que tu l'aimes
Je t'ai menée souviens-t'en bien
Ténébreuse épouse que j'aime
Tu es à moi en n'étant rien
O mon ombre en deuil de moi-même

L'hiver est mort tout enneigé
On a brûlé les ruches blanches
Dans les jardins et les vergers
Les oiseaux chantent sur les branches,
Le printemps clair l'avril léger

Et moi j'ai le coeur aussi gros
Qu'un cul de dame damascène
O mon amour je t'aimais trop
Et maintenant j'ai trop de peine
Les sept épées hors du fourreau

Sept épées de mélancolie
Sans morfil ô cla
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 楼主| 发表于 2007-1-6 15:17 | 显示全部楼层

阿波利奈尔写作《RÉPONSE DES COSAQUES ZAPOROGUES AU SULTAN DE CONSTANTINOPLE》是受到了俄国大画家列宾的同名画作的启发。

 

2007-1/20071615163211396.jpg
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